LE PARDON QUI M'A REDONNÉ MA LIBERTÉ .

Publié le 22 juin 2025 à 17:44

Abandonnée la nuit de mon accouchement… mais Dieu m’a portée

Je m’appelle Marjorie. Je suis l’aînée d’une fratrie de trois. J’ai grandi sans la figure d’un père, mais avec une mère courageuse. Une femme forte, combative. Je l’ai toujours admirée. Tout ce que je faisais, c’était pour la rendre fière.

La vie avançait doucement. Je m’étais mariée coutumièrement. J’attendais un enfant. Tout semblait enfin prendre forme. Du moins, c’est ce que je croyais…

Mais parfois, les saisons de paix cèdent brusquement la place aux tempêtes les plus violentes.

Mon mari dut partir travailler à l’étranger. J’étais enceinte, proche du terme. Par providence, sa belle-nièce accepta de m’héberger. Elle m’accueillit avec chaleur. J’étais soulagée, pleine de gratitude.

Mais au fil des semaines… sa présence devint rare, ses absences longues. Elle disait dormir chez sa patronne à cause du travail. Je comprenais. J’essayais. Mais en moi, grandissait une solitude glaciale.

Puis un soir, l’impensable arriva. Mes eaux se sont rompues. Il pleuvait. Fort. Très fort. J’étais seule. Sans nouvelle. Sans aide. J’ai tenté de l’appeler. Rien.

Alors j’ai levé les yeux vers le ciel. Et dans ma panique, une pensée claire : le chauffeur de taxi. Celui qui m’avait déjà aidée. Je l’ai appelé. Il a répondu. Dieu soit loué. Il est venu. Il m’a conduite à l’hôpital.

Mon fils est né à l’aube. En bonne santé. Un miracle dans la nuit.

Mais à son retour, ma bienfaitrice devint mon accusatrice. Elle m’accusa de l’avoir trahie. De ne pas l’avoir prévenue. Elle était furieuse, blessée peut-être. Moi, encore épuisée par l’accouchement, je n’ai pas su me défendre.

Puis, le couperet est tombé : "Tu ne rentres plus chez-moi"

Je n’avais même pas encore quitté la maternité. Elle m’interdit de revenir chercher les affaires de mon bébé. Les petites couvertures. Les couches. Les habits. Tout restait chez elle. Inaccessible.

Je suis sortie de l’hôpital avec mon enfant dans les bras… et le cœur en miettes.

Mais Dieu ne nous laisse jamais sans secours. À la sortie, un meublé nous attendait. Comme une oasis dans le désert.

Je tentais de tenir bon, mais à l’intérieur, une tempête faisait rage. J’étais blessée. Humiliée. Abandonnée. Et j’ai dit à Dieu, dans une prière tremblante de rage : "Je ne lui pardonnerai jamais."

Mais Dieu encore…

Dieu n’a pas abandonné.

Un jour, Il m’a doucement soufflé : "Pardonne-lui." J’ai résisté. J’ai pleuré. Mais j’ai obéi. Et dans un élan que seul l’Esprit peut inspirer… je lui ai même demandé pardon. Moi. La blessée.

Je croyais que cette blessure serait la dernière. Mais non. La suivante allait venir… de celle que j’aimais le plus au monde : ma mère.

Prends tes affaires et sors de chez moi!

Quelques années plus tard, sur les conseils de ma mère et avec l'accord de mon mari, j’ai pris la décision de quitter l’Afrique avec mon fils pour m’installer en Europe. Elle me répétait que je n’avais pas fait toutes ces années d’études pour rester dépendante, que je devais retrouver une certaine autonomie, et soutenir mon mari. Ses paroles résonnaient avec sagesse : il portait déjà tant sur ses épaules. Alors j’ai dit oui, avec espoir.

À notre arrivée chez elle, tout semblait paisible. Mais après quelques semaines, Je sentais que mon beau-père devenait mal à l’aise de nous avoir à la maison. Je ne lui en voulais pas. Et de mon côté, un besoin profond montait en moi, presque vital : avoir mon espace, mon nid, mon refuge. Être chez moi.

Quand j’ai trouvé un travail, j’ai aussi trouvé un appartement. Une petite victoire. Une bouffée d’oxygène. Il ne manquait plus qu’une signature — celle de ma mère ou de son mari — pour valider le contrat de bail.

Mais ils ont refusé.

Mon beau-père disait qu’il ne voulait pas endosser de responsabilité, qu’il avait déjà assez de charges, et qu’il ne me faisait pas confiance. Mon cœur s’est serré. Moi qui voulais simplement offrir un toit digne à mon fils… je me sentais rejetée.

J’ai tenté d’expliquer, de supplier. Mais rien ne passait. Et c’est alors que le ton est monté.

Les mots se sont échappés. Durs. Tranchants. Incontrôlés. Puis, au milieu de ce chaos, ma mère m’a regardée et a dit : "Prends tes affaires, et sors."

Il était minuit passé.

Je me suis retrouvée dehors. Moi, et mon fils encore si jeune. Je tremblais… de froid, de peur, de choc. Huit mois après être arrivée dans ce pays inconnu, j’étais à nouveau sans abri. Épuisée. Anéantie.

Par miracle, j’ai trouvé un hôtel pour la nuit. Quelques heures plus tard, mon mari — depuis l’étranger — a parlé à ma mère. Elle a fini par signer. Mais quelque chose en moi… s’était éteint.

Je n’étais plus la même.

Emprisonnée par l'amertume.

Alors que la douleur de ce que j'avais vécu avec ma mère était encore vive , j'appris encore que ma belle nièce  racontait dans ma belle famille que je lui avais demandé pardon à l'époque, comme une preuve de faiblesse. Elle riait de mon humilité.

J’ai coupé les ponts. Je l’ai bloquée. Et j’ai juré de ne plus jamais lui pardonner.

Le poison de l’amertume s’était installé. Les souvenirs me hantaient. Les jugements, les ragots, les critiques… j’étais lasse. Brisée. Vide.

Et le plus terrible…

C’est que ma relation avec Dieu s’est éteinte.

Moi qui vivais des moments si doux avec Lui. Moi qui chantais, qui pleurais dans Sa présence… je n’étais plus qu’un robot. Une coquille vide. Je priais, mais je ne Le sentais plus. Je parlais, mais Il ne répondait plus.

J’étais là. Mais plus vivante.

Et puis… dans le silence lourd de mes nuits, Sa voix a percé à nouveau : "Pardonne à ta mère ."

Je lui ai dit : "Mais Seigneur, je lui ai déjà pardonné, je veux juste désormais rester dans mon coin…"

Et Il a répliqué : "Non, tu n’as pas vraiment pardonné."

Il avait raison.

Je répondais à ses messages sans chaleur. Je gardais mes distances. Je souriais, mais mon cœur criait vengeance.

Puis, un jour, j’ai entendu qu’elle avait encore dit quelque chose contre moi. Une phrase de trop.

Et là… mon corps a réagi. Tremblements. Vertiges. Oppression. Tension à 17.9.

Et Dieu a parlé. Cette fois, plus fermement : "Marjorie, laisse cette amertume. Pardonne."

J’ai pleuré. J’ai hurlé : "Mais Seigneur, ce n’est pas juste !" Et Lui a simplement répété : "Pardonne."

Et puis… un rêve.

Je voyais mon petit frère. Allongé. Sans vie. Je pleurais à ses côtés : "Pourquoi tu pars maintenant ? Regarde, je suis chrétienne maintenant !"

Je me suis réveillée en sursaut. Tremblante.

Et ce jour-là, j’ai écrit à mon frère. Puis à ma sœur. Puis… à ma mère.

Et là… ma vraie délivrance a commencé.

J’ai commencé à prier. Pour eux. Pour de vrai. Avec le cœur. Avec des larmes de vérité.

J’ai compris que le véritable ennemi, ce n’était ni ma mère, ni ma belle-nièce. C’était le diable, qui venait voler, accuser, diviser.

Alors j’ai confessé ma rancune. J’ai crié à Dieu. J’ai demandé pardon pour ma haine silencieuse. Et Il m’a relevée.

J’ai même pardonné à ma belle-nièce, de tout mon cœur. Je n’ai pas repris contact. Mais dans le secret de ma chambre, avec l’aide de l’Esprit, j’ai laissé tomber chaque accusation, chaque souvenir amer. Je lui ai pardonné tout ce qu’elle avait dit, tout ce qu’elle avait fait. Parce que je refusais de continuer à vivre enchaînée à cette douleur.

Et cette fois… l’amertume n’est pas revenue. Elle n’avait plus de place. J’avais choisi l’amour. J’avais choisi la liberté.

Et même si rien n’avait encore changé à l’extérieur… mon intérieur était en paix.

Peu à peu, le lieu secret a recommencé à vivre. J'ai recommencé à entendre la voix douce du Saint Esprit. Les chants sont remontés de mon âme. La foi a de nouveau vibré dans ma voix. La vie était revenue.

La décision de ne plus rester dans l'amertume.

Bien-aimés, pendant que j’écrivais ce témoignage, assise dans ma voiture, une prière est montée tout droit de mon cœur vers le ciel :
« Père, donne-moi un cœur qui pardonne… un cœur qui oublie vite les offenses. Je ne veux plus jamais vivre dans l’amertume. »

Et toi aussi, je t’invite à faire cette prière.
Car la volonté de Dieu pour chacun de nous, c’est d’être pleinement heureux, libre et en paix.
Mais l’amertume… oh, l’amertume fait terriblement souffrir. Elle ronge de l’intérieur, elle éteint la joie, elle nous vole la vie.

Aujourd’hui, je peux te le dire, avec les larmes aux yeux :
Je suis libre. Je parle à ma mère. Je souris. Je chante. Je vis.
Le pardon a brisé mes chaînes. Et maintenant, je goûte à la vraie liberté.

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Commentaires

Mirabelle
il y a 8 jours

Très édifiant ma sœur chérie ❤️
Merci pour ce beau témoignage.